

TRIDUUM PASCAL : de la soirée du jeudi 9 avril au dimanche 12 avril 2020
Programme du TRIDUUM PASCAL dans la paroisse Christ Lumière d'Alinou
RAPPEL
- Samedi Saint (11 avril 2020)
20h15 : veillée pascale, en direct sur les réseaux paroissiaux
- Dimanche 12 avril - Résurrection du Christ, et aussi pour nous Victoire sur covid19
9h00 : messe en direct sur nos réseaux de paroisse depuis la chapelle Christ Lumiere
NB : Les célébrations et cérémonies ne sont pas ouvertes au public à cause du covid19 ; mais à vivre sur les réseaux de paroisse ou en union priante.
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"Bonne montée vers Pâques !"
Maurice DAHOUE, votre Curé, depuis le presbytère Christ Lumière d Alinou.
"Je vous bénis au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit - Amen"




Samedi saint
"Aujourd’hui, grand silence sur la terre… Le Christ s’est endormi dans la chair" ;
mais demain Il surgira du Tombeau !
(Sr M Clarisse)
Le Samedi saint : le jour d’un silence aimant

« Que se passe-t-il ?
Aujourd’hui, grand silence sur la terre ; grand silence et ensuite solitude parce que le Roi sommeille.
La terre a tremblée et elle s’est apaisée, parce que Dieu s’est endormi dans la chair. »
Ainsi commence une homélie très ancienne que la liturgie des Heures nous donne à méditer chaque année le Samedi saint.
C’est dans cette perspective qu’il nous faut aborder la spécificité liturgique de ce jour.
Entre mort et Résurrection
Le Samedi saint est ce jour intermédiaire dont on ne sait pas très bien ce qu’il faut en dire.
« Que se passe-t-il ? » dit l’homélie ancienne (*). Que se passe-t-il pour les disciples contraints de constater ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, ce prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple (Lc 24, 19-20) : condamné, crucifié, il est mort. Bien des sentiments traversent la tête et le cœur de ses hommes et de ses femmes qui ont mis leur espérance en Jésus. Dans un silence sidéré, ils s’interrogent, doutent, se révoltent, mais plus que tout, ils font mémoire des actes et des paroles de Jésus.
Fondamentalement, le Samedi saint est un jour de relecture où remonte la question posée par Jésus lui-même : Pour vous qui suis-je ? Question posée aux disciples quelques jours avant la scène grandiose de la Transfiguration, mais aussi question indirecte ou inversée posée aux foules, aux scribes et aux pharisiens – dans saint Jean / chapitre 8 entendu durant la 5e semaine de Carême – car lorsque Jésus dit "Je suis", il oblige l’auditeur à se positionner : cet homme est un imposteur, un fou, un homme à part, le fils de Dieu ? Et ces questions, dans le cœur des disciples, butent sur la croix, sur la mort brutale de Jésus, sur cet anéantissement apparent de tout espoir. Même si certains se souviennent d’étranges paroles de Jésus : Il faut que le Fils de l’homme soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite (Lc 9, 22).
Si tous croient que les morts ressusciteront au dernier jour (Jn 11, 24), si la plupart ont vu la résurrection de Lazare, aucun n’a compris le sens exact de cette parole de Jésus.
Pris entre la mort de Jésus et sa résurrection, le Samedi saint fait place au silence de l’intériorisation, à l’approfondissement des faits et gestes de Jésus. Il appelle à faire un acte de foi semblable à celui du Centurion : Vraiment cet homme était Fils de Dieu ! (Mc 16, 39).
Un jour en creux
Si le Samedi saint est un jour « en creux », il nous appartient d’assumer ce « creux » pour en recevoir les fruits.
Les premiers chrétiens faisaient de ce jour, un jour de jeûne absolu, non pénitentiel, mais festif : un jeûne de désir, du désir d’être comblé par la résurrection du Christ. Il s’agit donc de ne pas vouloir remplir ce jour de choses à faire, mais bien plutôt d’accepter ce vide. Si le Christ, qui est notre vie, « s’est endormi », ce n’est pas pour que nous l’abandonnions, mais bien pour que nous veillions auprès de lui, différemment du Jeudi saint. C’est l’occasion de prendre la mesure du vide et de l’absence, mais pas de manière désespérée justement parce que la méditation des actes et des paroles du Christ nous redit en qui nous avons mis notre espérance.
Deux jours aliturgiques
Le Samedi saint fait partie intégrante du Triduum pascal qui est la grande célébration annuelle de la Pâque du Christ. Cette seule et même célébration maintient vive, durant quatre jours, la mémoire de l’unique sacrifice rédempteur – sauveur – du Christ. Du Jeudi saint au dimanche de Pâques, nous sommes rendus participant à l’offrande que Jésus fait de lui-même pour notre salut. Le Samedi saint n’est pas un jour à part, il est un jour à prendre en compte au cœur de cet ensemble parce qu’il est le lieu d’une résonance entre les événements qui constituent le mystère pascal.
Entre la célébration eucharistique du Jeudi saint et celle de la nuit de Pâques, l’Église ne célèbre pas l’eucharistie. Il y a donc deux jours aliturgiques au sens où l’on donne le nom de « liturgie » uniquement à la célébration eucharistique (la Divine liturgie comme l’appellent les Orientaux), mais ce ne sont pas deux jours sans liturgie, car l’Église prie, elle se rassemble pour former le corps du Christ en prière. Elle fait monter sa grande prière le Vendredi saint en se tenant devant la Croix où Jésus offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucé en raison de son grand respect (He 5, 7). Elle continue de prier le Samedi saint, mais avec retenu dans une plus grande sobriété. Sans éclat, elle se réunit pour célébrer les Heures qui soutiennent son espérance.
Le seul geste qui reste à l’Église c’est le chant
Et c’est bien la foi qu’elle affirme en reprenant, dans l’office des lectures, les psaumes de la confiance : « En toute paix, je me couche et je m’endors, car tu me fais vivre » (antienne du Ps. 4), car celui qui s’est endormi dans la chair, va se réveiller et déjà nous l’acclamons : « Qu’il entre le roi de gloire ! » (antienne du Ps. 23), car si nos yeux pleurent, et c’est juste, l’ami perdu, le fils unique et bien-aimé, le Seigneur de gloire, nous pouvons prononcer les mots que lui-même place dans notre bouche : « J’étais mort et me voici vivant pour les siècles ; je détiens les clés de la mort et des enfers » (antienne du Ps 150, prière du matin). L’Église en prière ne regarde pas sa détresse, elle tourne résolument son regard vers le Christ qui s’est fait obéissant jusqu’à la mort et qui reçoit du Père le nom qui est au-dessus de tout nom (répons après la lecture, matin et soir, cf. Ph 2, 8-9).
En ce jour, pas de geste sacramentel comme le Jeudi saint, pas de vénération comme le Vendredi saint, pas de procession, pas de longues lectures. Le seul geste qui reste à l’Église c’est le chant. Le chant des psaumes particulièrement. D’une part parce que le Christ y fait entendre sa voix priant le Père et qu’il nous prend dans ce chant. D’autre part parce que le chant est un acte de l’Église, Corps du Christ, qui, assise devant la pierre scellée du tombeau, ouvre sa bouche pour que Dieu l’emplisse de sa louange. C’est ce que sont les psaumes par nature, même lorsqu’ils crient de détresse. La louange, c’est-à-dire la reconnaissance de la fidélité indéfectible de Dieu, les traverse de part en part.
Don de soi et fécondité
« Le Christ s’est endormi dans la chair. » Il y a là toute l’apparence d’une perte : il a perdu la vie. Pourtant, c’est la condition nécessaire pour que la vie jaillisse, pour que la vie gagne tout l’espace laissé libre par la mort. Seul le don, qui appauvrit de ce que l’on a donné, permet de recevoir davantage puisqu’un espace s’est ouvert. Le Samedi saint est le jour témoin de cette réalité, il est espace entre la perte et le gain. Et si la perte est celle du Verbe fait chair, le gain est celui du Christ ressuscité nous prenant dans sa gloire car « voici que moi, qui suis la vie, je ne fais plus qu’un avec toi » (homélie ancienne sur le grand et saint Samedi).
Bénédicte Ducatel, Liturgiste, rédactrice spécialisée de la revue Magnificat
Des gestes et des mots
Le samedi saint est souvent le jour « oublié » dans la liturgie et la plupart du temps on s’attèle plutôt à préparer la veillée pascale. Aucune messe n’est célébrée. Ce n’est pas un jour de lamentations et de deuil mais le jour d’un silence aimant.
Avec les mots : c’est la prière des Heures qui rythme la journée. Les psaumes ce jour-là disent le double mystère de cette journée, ils sont chantés sans antienne (petit refrain chanté au début et à la fin), ni doxologie (parole de gloire au Père) et sur une seule note. Ils expriment tous ce questionnement, ce doute intérieur, et se tournent ensuite vers l’espérance et le Salut.
Avec les gestes : pas de gestes spécifiques lors de ce jour saint. La veille au soir, la nappe de l’autel est retirée, les chandeliers enlevés, ainsi que les fleurs, la réserve eucharistique mise en dehors de l’église, dans un endroit prévu à cet effet. On ne peut porter la communion qu’aux malades en danger de mort (le viatique). Il est permis d’administrer le sacrement de la pénitence et de la réconciliation et les sacrements pour les malades, mais on ne peut pas célébrer les mariages ou les baptêmes. Le temps est suspendu en attendant qu’éclate la joie de Pâques.
Cet article est paru dans la revue n°237 d’Initiales : Gagner pour le meilleur… ou pour le pire ?
https://catechese.catholique.fr



(*) L’Office des Ténèbres
Aux premières heures du jeudi, vendredi et samedi saints, on célèbre l’office connu sous le nom de Ténèbres.
En fait, il s’agit des Matines, la première et plus importante partie du Bréviaire. Ce long office «évoque symboliquement le coucher du Soleil de justice, notre Sauveur, et les ténèbres spirituelles du peuple juif.» Robert Lesage, Dictionnaire pratique de liturgie.
«Tout y est triste et sombre, comme à des funérailles; et rien n’est plus propre à nous donner une idée de la tristesse à laquelle l’Église est en proie, en ces jours de deuil.» Dom Guéranger, L’année liturgique.
Ce dépouillement s’exprime déjà par la suppression des parties du début et de fin, où le Seigneur est habituellement invoqué dans la confiance (pas d’invitatoire, ni d’hymne, pas de Gloria Patri à la fin des psaumes, cantiques et répons). Le Seigneur nous est comme enlevé. «Une psalmodie sévère, des lectures sous forme de lamentations, des chants tristes mais profonds: voilà ce qui leur reste.» Dom Guéranger, ibid.
Chaque nocturne contient trois psaumes avec antiennes, un verset et trois lectures, suivies chacune d’un répons. Ces derniers, avec les lamentations du prophète Jérémie, sont sans doute les parties les plus marquantes de cet office, parce que les plus riches, et conséquemment les plus célèbres.
Nous avons voulu reproduire ici l’ambiance de cet office des Ténèbres, en reprenant ses parties essentielles dans l’ordre chronologique : les antiennes et quelques versets des psaumes, les lamentations de Jérémie et les fameux répons, véritables joyaux qui expriment tant par le texte que par la musique, les sentiments intimes du Christ.
Depuis 15 siècles, ils sont source d’inspiration et de méditation sur la Passion; ce sont les plus anciennes et les plus vénérables pages du bréviaire.
Au-delà des répons, le chant des lamentations de Jérémie marque un moment privilégié de cet office. A travers Jérusalem attaquée, bafouée et meurtrie, c’est le Christ dans son corps et son âme que le prophète évoque. Nous avons fait figurer sur ces disques les fameuses mélodies mozarabes de ces prophéties.
L’office s’achève sur le chant des Laudes avec ses 5 psaumes (que nous n’avons pas reproduit ici, faute de place); par contre, vous trouverez le chant du Benedictus avec son antienne, suivi du célèbre Christus factus est en finale: inachevé et méditatif les deux premiers jours, triomphalement complété le troisième.
Le cérémonial dans le chœur de l’église est également dépouillé. Deux cérémonies ponctuent néanmoins cet office:
• près de l’autel est placé un grand chandelier triangulaire sur lequel sont disposés 15 cierges. A la fin de chaque psaume, on éteint un cierge; cette cérémonie symbolise la défection presque générale des Apôtres.
• Cependant, un cierge demeure allumé jusque vers la fin : la lumière méconnue du Christ. Au milieu des ténèbres qui se sont peu à peu épaissies autour d’elle, seule elle luit encore, pour aller mourir sur le calvaire, que représente la table de l’autel, où un moment, ce cierge est posé. Caché derrière l’autel, il est l’image de la sépulture de Jésus. Le bruit confus qui se fait entendre enfin rappelle les convulsions de la nature s’associant à ce grand deuil: la terre trembla, les rochers se fendirent, les tombeaux furent ouverts. Tout à coup, la lumière réapparaît, figurant la résurrection et annonçant le triomphe du Sauveur sur la mort.
On le voit, malgré le dépouillement général, l’Eglise a instauré un cérémonial particulier, très expressif et qui va à l’essentiel.
Dans cet office, tout est puissant, remuant l’âme jusque dans ses profondeurs. Un tel chef-d’oeuvre ne pouvait manquer à notre intégrale de chant grégorien. Et si cette cérémonie est peu fréquentée, peut-être que l’écoute de ses parties essentielles donnera le goût d’y participer, en tout cas, de vivre la Passion et les jours saints de façon plus intérieure.
Enfin, pour parachever ce volume, nous y faisons figurer le chant dépouillé mais émouvant de la Passion de Jésus-Christ selon saint Jean.


VEILLEE PASCALE du 11 avril (20H15) : en direct sur le panel
Retransmission de quelques passages de la veillée pascale
Sens de lecture




R/ Chantez au Seigneur un cantique nouveau ! Alléluia! Alléluia! Alléluia!
1 - Christ est vivant, vainqueur du tombeau, ressuscité d'entre les morts.
2 - Nous étions morts avec Jésus Christ : c'est avec lui que nous vivons.
3 - "Pourquoi rester les yeux vers le ciel ? Au dernier jour, il reviendra."
4 - Gloire et honneur au Père très bon, à Jésus Christ, au Saint-Esprit.

A TOI LA GLOIRE, O RESSUSCITE !
1- A toi la gloire, O ressuscité !
À toi la victoire Pour l’éternité.
Brillant de lumière, L’ange est descendu ;
Il roule la pierre Du tombeau vaincu.
À toi la gloire, O ressuscité !
À toi la victoire Pour l’éternité.
2- Vois-le paraître : C’est lui, c’est Jésus,
Ton Sauveur, ton Maître ; Oh ! ne doute plus !
Sois dans l’allégresse, Peuple du Seigneur,
Et redis sans cesse Que Christ est vainqueur.
À toi la gloire, O ressuscité !
À toi la victoire Pour l’éternité.
3- Craindrais-je encore ? Il vit à jamais,
Celui que j’adore, Le prince de paix.
Il est ma victoire, Mon puissant soutien,
Ma vie et ma gloire : Non, je ne crains rien.
À toi la gloire, O ressuscité !
À toi la victoire Pour l’éternité.
CHRIST EST RESSUSCITÉ, ALLÉLUIA
R. Christ est ressuscité, alléluia.
Il a vaincu la mort, alléluia.
À ceux qui étaient dans les tombeaux
Il rend la vie.
1. Si le Christ n´est pas ressuscité, vaine est notre foi.
Il est vraiment ressuscité, nous en sommes témoins.
2. La lumière a vaincu notre nuit, toi qui dors, lève-toi.
Éveille-toi d´entre les morts : Christ t´illuminera.
3. Nous étions prisonniers de la mort, il nous a délivrés.
Ô mort où est donc ta victoire, où est ton aiguillon ?
4. C'est par grâce qu´il nous a sauvés, qu´il nous donne l´Esprit,
Pour être en lui une louange à la gloire du Père.


